La magie d'Internet (est-ce que cette expression est déjà désuète ? C'est possible.) nous permet d'avancer sur ce projet sans habiter encore dans la même ville. Pour le moment, l'un vit à Nancy, l'autre à Lyon et le dernier dans le fin fond de l'Alsace. Pas de problème a priori, sauf quand on veut travailler le live. Là, c'est une autre histoire.
A l'époque de NORMA PEALS, nous vivions quasiment tous à Nancy et pouvions donc répéter autant que bon nous semblait. Nous avons principalement fait de grosses sessions avant le studio, qui nous forcé à tellement décortiquer les morceaux que nous connaissions nos parties sur le bout des doigts en en sortant. Ajoutez à cela une grosse série de concerts, nous pouvions à la fin jouer le set avec les yeux fermés, une main dans le dos et 1 gramme d'alcool dans le sang (en réalité, nous n'avons vraiment testé que la dernière option).
Pour ce projet, nous pensions au début que l'expérience acquise avec Norma nous permettrait de rapidement être capable de jouer nos morceaux de manière correcte. Erreur. Pas mal de choses changent avec ce projet et il nous faut un certain temps d'adaptation.
Déjà, nous jouons désormais une musique un peu plus produite. La batterie sort de l'ordi, pas mal de claviers et des boucles de voix (backing principalement) aussi. Nous devons donc se faire à ce son, à cette sensation plus froide, comparée au fait d'avoir un batteur en chair et en os qui fait du vent avec ses bras. Le nôtre (coucou Loïc) en faisait d'ailleurs beaucoup puisqu'il frappait vraiment fort (c'est un compliment) et dansait littéralement derrière ses tambours (et c'était numéro #1).
En parallèle, nous devons apprendre de nouveaux rôles. Je me retrouve beaucoup derrière les claviers (qui ont beaucoup de touches) pendant que Cédric prend la guitare de temps à autre. Olivier quand à lui se retrouve plein centre sur scène, avec l'espace à occuper quand Cédric et moi sommes tous les deux collés aux claviers. Ce sont vraiment des changements à dompter, à apprivoiser. De nouveaux costumes à enfiler, de nouvelles chorégraphies à intégrer.
Notre problème géographique ne facilite bien sûr pas les choses. En attendant que deux d'entre nous ne se retrouvent à Nancy de manière permanente (ce qui ne devrait pas tarder), il nous faut optimiser le temps que nous passons ensemble. Ce qui empêche de faire des sessions courtes et rapprochées, qui nous permettraient de bien assimiler les différents changements, les micro ajustements que nous mettons en place à chaque fois. Là encore, nous sommes rattrapés par l'injonction de productivité qui flotte dans l'air, à vouloir aller le plus vite possible...
Après un an à avoir travaillé ensemble, on sent déjà une nette amélioration, bien sûr. La répétition de ce weekend est la première où nous avons commencé à sentir que les morceaux commencent à être bien intégrés, que nous commençons à les posséder vraiment et que nous avons dépassé le stade où chacun essaye de jouer une partition sans se tromper. Un vrai kif.
En revanche, les limites de ce travail apparaissent. Il va maintenant falloir jouer en live, dans des conditions aléatoires pour rentrer tout ça dans les doigts, dans la tête et dans le coeur (je ne pouvais pas ne pas la faire). On a plutôt hâte. Bien sûr, on aura un peu peur. Mais on ira. Vivement.